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ACTIVITES SPORTIVES ET CROISSANCE

Il est reconnu que l'activité sportive régulière est un facteur favorisant la croissance. La pratique sportive adaptée et contrôlée ne peut être que bénéfique à la santé d'un enfant, à son équilibre nerveux, nutritionnel et métabolique, à son épanouissement et donc à son développement, à sa croissance.
L'exercice physique est une facteur classique de stimulation de la sécrétion de nombreuses hormones : hormone de croissance mais aussi cortisol, glucagon, androgènes, catécholamines et, dans une moindre mesure, hormones thyroïdiennes. A l'inverse la sécrétion d'insuline est réduite au cours de l'effort. Ces hormones interviennent pour la plupart dans la régulation de phénomènes métaboliques visant à dériver le maximum d'énergie vers le muscle et le tissu nerveux.
Pour l'hormone de croissance, le pic maximum de sécrétion survient 10 à 15 minutes après un exercice court et on peut même utiliser des épreuves physiques standardisées comme test diagnostique du déficit en hormone de croissance.
Pour un même effort, cette élévation s'avère souvent variable d'un sujet à l'autre. L'effet de l'entraînement régulier sur ce pic d'hormone de croissance lors de l'effort reste très discuté, diminué pour certains auteurs, sans aucun effet pour d'autres.
Ainsi l'activité sportive n'exerce pas un effet direct et immédiat sur la croissance de l'enfant, mais agit probablement beaucoup plus par un effet global et à long terme sur le développement physique et psychique d'un enfant. En effet, l'exercice, par les besoins rapides d'énergie qu'il crée, au niveau du muscle, fait sortir l'organisme de son état de repos métabolique. Ces adaptations métaboliques multiples, incluant la participation d'hormones ou de neurotransmetteurs cérébraux, aujourd'hui de mieux en mieux connus (systèmes dopaminergique et serotoninergique, endorphines), contribuent à maintenir l'enfant dans un équilibre nutritionnel mais aussi dans un véritable épanouissement de la dynamique des régulations hormonales. Les échanges nutritifs cellulaires seront ainsi facilités par l'intermédiaire des nombreux facteurs hormonaux impliqués.

Il apparaît donc indéniable que le sport exerce des effets favorables sur l'équilibre psychologique. Et ceci est vrai aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Chez ces derniers il développe une meilleure connaissance du corps, un goût pour l'effort, la lutte, le dépassement de soi et enfin, grâce à la satisfaction de l'exercice réalisé, une sensation de bien être, d'autonomie, une meilleure confiance en soi. Cette stabilité neuropsychique favorisera la maturation intellectuelle l'épanouissement de la personnalité de l'enfant, et donc la santé au sens large du terme, c'est à dire entre autre la croissance.
On comprend aisément, compte tenu de ce qui vient d'être souligné, que le type d'activité sportive a finalement peu d'importance, dans la mesure où elle est adaptée spécifiquement à l'enfant et à ses capacités. C'est le rôle du médecin traitant, du médecin scolaire ou même du médecin sportif, de conseiller les parents sur ce point. D'ailleurs, l'activité physique n'intervient comme facteur favorisant la croissance que pour permettre d'atteindre la taille adulte génétiquement déterminée, et non la dépasser. Le sport ne fait pas grandir, il permet une croissance harmonieuse !

De plus, comme souvent, l'excès peut être néfaste. Il est évident qu'une activité exagérée ou inadaptée, disproportionnée, un surcroît de fatigue, de stress, de tension, s'ajoutant à la fatigue scolaire pourrait faire perdre le bénéfice obtenu. C'est une question de bon sens !
Il faut rester prudent vis-à-vis de l'exercice de la compétition à un très haut niveau chez l'enfant. Il ne peut se concevoir que sous surveillance médicale stricte et dans le cadre d'un programme de travail spécialement adapté par des entraîneurs compétents.
La pratique de la compétition au plus haut niveau peut influer sur le système endocrinien. On connaît l'exemple de retards d'installation de la puberté puis de perturbations de la fonction ovarienne chez certaines catégories de sportives (danseuses, gymnastes...). Ici, l'activité sportive en elle-même n'est pas seule en cause, le stress de la compétition et la tendance à la sous-alimentation (nécessaire pour maintenir un poids inférieur au poids optimal) sont également impliqués. On estime que ces manifestations apparaissent à partir de 15 heures par semaine de sport intensif.
Ceci amène à souligner que, quel que soit le niveau de l'activité physique, il faut s'assurer d'une couverture suffisante des besoins nutritionnels accrus. Une supplémentation en fer, en vitamines et sels minéraux, peut être réalisée lorsque cette activité est intense. Rappelons que la biosynthèse des somatomédines n'est pas sous le contrôle exclusif de l'hormone de croissance; d'autres facteurs, dont l'état nutritionnel, interviennent.

Un autre danger peut menacer la croissance de l'enfant sportif : c'est celui des fractures. Heureusement, la grande majorité des fractures de l'enfant guérissent simplement et rapidement. Elles n'auront aucun retentissement sur l'accroissement en longueur de l'os et la taille de l'individu. Si la cicatrisation de ces micro-fractures est imparfaite, des séquelles seront alors possibles avec, en particulier, une inégalité de longueurs des membres inférieurs. Un type particulier de fracture, spécifique à l'enfant, peut avoir des conséquences sur la croissance osseuse. La fracture touchant le cartilage de conjugaison (ou cartilage de croissance) s'observe plus fréquemment à la naissance et à la puberté (où la vitesse de croissance est élevée et les jeux plus brutaux). Une destruction de ce cartilage, véritable moteur de l'accroissement en longueur des os des membres, peut entraîner la soudure des 2 parties de l'os (épiphyse et métaphyse). Chez les jeunes danseuses et gymnastes, soumises parfois à des entraînements physiques dépassant 12 ou 14 heures par semaine, on peut observer, outre un ralentissement de leur développement, une réduction de leur taille adulte portant plus sur les membres inférieurs, séquelle de ces micro fractures pas toujours décelées intéressant les cartilages de croissance.
L'évocation de ces risques potentiels - rares, nous l'avons souligné - ne doit pas occulter tous les bénéfices que peut retirer l'enfant d'une pratique sportive. Une activité physique régulière, raisonnablement adaptée à l'enfant ne peut avoir que des effets favorables sur l'équilibre et la croissance d'un individu sain.



       
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